Indications
Traitement de l'insuffisance cardiaque chronique stable, légère, modérée et sévère (fraction d'éjection <= 35 %), en association avec le traitement conventionnel comportant inhibiteur de l'enzyme de conversion, diurétique et, le plus souvent, digitalique.
· Dans un programme d'études cliniques, chez des patients en insuffisance cardiaque légère à modérée, le carvédilol a permis de réduire la mortalité à 6 mois de 50 %, IC 95 % [33 % - 75 %] (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
· Dans l'étude COPERNICUS menée chez des patients en insuffisance cardiaque sévère non décompensée, le carvédilol a permis de réduire la mortalité à 1 an de 35 %, IC 95 % [19 % - 48 %] (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
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Fonctionnement
Classe pharmacothérapeutique: ALPHA ET BETA-BLOQUANT,
Code ATC: C07AG02 (C: système cardio-vasculaire).
Le carvédilol se caractérise par une composante bêta-bloquante et une composante alpha-bloquante.
Il ne possède pas d'activité sympathomimétique intrinsèque mais a comme le propranolol un effet stabilisant de membrane.
Le carvédilol est un mélange racémique de deux stéréo-isomères.
Le carvédilol possède expérimentalement des propriétés antioxydantes.
La signification clinique de cette propriété dans le traitement de l'insuffisance cardiaque n'est pas établie.
Les études pharmacodynamiques dans l'insuffisance cardiaque congestive, ont montré une diminution des pré-et post-charges ventriculaires, une augmentation de la fraction d'éjection, et une diminution de la taille du ventricule gauche.
Dans un programme d'études cliniques menées dans l'insuffisance cardiaque chronique symptomatique (classes II et III-NYHA) avec fonction systolique ventriculaire réduite (fraction d'éjection <= 35 %), d'étiologie ischémique ou non ischémique, le carvédilol associé au traitement conventionnel comportant inhibiteurs de l'enzyme de conversion, diurétiques et éventuellement digitaliques, a entraîné par rapport au placebo, selon les résultats présentés après 6 mois de traitement:
· une réduction de la mortalité toutes causes de 50 % à 6 mois, ce qui correspond à 45 décès évités pour 1000 patients traités pendant 6 mois.
A noter que la majorité des décès étaient d'origine cardio-vasculaire et ont concerné pour un tiers d'entre eux les patients âgés de plus de 70 ans;
· une diminution du nombre d'hospitalisations pour aggravation de l'insuffisance cardiaque.
Les résultats observés ont été les plus significatifs à la dose de 25 mg deux fois par jour.
Une étude (COPERNICUS) multicentrique, randomisée en double insu versus placebo, a étudié une population présentant une insuffisance cardiaque sévère stable (fraction d'éjection < 25 %), d'origine ischémique ou non ischémique, définie par l'absence de signes d'inflation hydrique (oedèmes, ascite, râles pulmonaires de stase) et ne nécessitant pas de traitement inotrope ou vasodilatateur par voie veineuse.
Le traitement conventionnel associé durant l'essai comportait dans la majorité des cas un inhibiteur de l'enzyme de conversion, un diurétique et un digitalique.
De plus, 29 % des patients rec evaient un traitement par spironolactone.
Le critère principal était la mortalité totale.
2 289 patients ( âge moyen 63 ans) ont été randomisés (1 156 patients sous carvédilol, 1 133 sous placebo).
L'étude a été prématurément arrêtée au vu des résultats d'une analyse intermédiaire qui a mis en évidence un effet bénéfique du traitement par carvédilol après 2 ans et demi de suivi.
190 décès (16,8 %) ont été observés dans le groupe placebo et 130 (11,2 %) dans le groupe carvédilol (diminution du risque de 35 %, IC 95 % [19 % - 48 %], p = 0,00013).
Cette différence s'explique essentiellement par une réduction significative de l'incidence des morts subites (4,2 % au lieu de 7,8 %, diminution du risque de 41 %).
Une diminution significative de la mortalité ou des hospitalisations pour aggravation de l'insuffisance cardiaque, de la mortalité ou des hospitalisations pour causes cardiovasculaires et de la mortalité ou des hospitalisations toute cause a été également observée.
Durant l'initiation du traitement, il n'y avait pas de différence d'incidence de l'aggravation de l'insuffisance cardiaque entre les 2 groupes de traitement.
Parmi les événements indésirables, les événements secondaires à une vasodilatation ont été plus fréquents dans le groupe carvedilol que dans le groupe placebo: vertiges: 19,3 % vs 12,3 %, hypotension: 9,7 % vs 5,0 % et syncopes: 4,5 % vs 2,3 % respectivement pendant les 3 premiers mois.
Durant le reste de l'étude, l'incidence de ces événements a été similaire entre les deux groupes.