Indications
Elles procèdent de l'activité antibactérienne et des caractéristiques pharmacocinétiques de la céfuroxime.
Elles tiennent compte à la fois des études cliniques auxquelles a donné lieu le médicament et de sa place dans l'éventail des produits antibactériens actuellement disponibles.
Elles sont limitées aux infections mono ou polymicrobiennes dues aux germes sensibles lorsque ces infections autorisent une antibiothérapie orale (à l'exclusion des localisations méningées).
Infections de la sphère ORL :
Adulte et enfant :
· Angines documentées à streptocoque A bêta-hémolytique.
· Otites moyennes aiguës.
Adulte :
· Sinusites.
Infections respiratoires basses :
Adulte :
· Bronchites aiguës et chroniques.
· Pneumopathies bactériennes.
Enfant :
· Infections respiratoires basses.
Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens.
l
Fonctionnement
Classe pharmacothérapeutique : Céphalosporines de deuxième génération
Code ATC : J01D C02
Mécanisme d'action
Toutes les céphalosporines (antibiotiques bêta-lactamines) inhibent la production de la paroi cellulaire et sont des inhibiteurs sélectifs de la synthèse de peptidoglycanes.
L'étape initiale de l'effet du médicament consiste en la fixation du médicament à des récepteurs cellulaires appelés «protéines liant la pénicilline».
Une fois qu'un antibiotique bêta-lactamine s'est lié à ces récepteurs, la réaction de transpeptidation est inhibée et la synthèse des peptidoglycanes est bloquée.
Il en résulte une lyse bactérienne.
Relation pharmacodynamie/pharmacocinétique
L'efficacité dépend essentiellement de la durée pendant laquelle le taux du médicament dépasse la concentration minimale inhibitrice du germe pathogène.
Mécanisme de résistance
La résistance bactérienne au céfuroxime peut s'expliquer par un ou plusieurs des mécanismes suivants :
· hydrolyse par des bêta-lactamases.
Le céfuroxime peut être largement hydrolysé par certaines des bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) et par l'enzyme (AmpC) chromosomique, laquelle peut être induite ou réprimée de façon stable dans certaines espèces bactériennes aérobies Gram(-),
· réduction de l'affinité des protéines liant la pénicilline pour le céfuroxime,
· imperméabilité de la membrane externe, ce qui restreint l'accès du céfuroxime aux protéines liant la pénicilline dans les germes à Gram négatif,
· pompes à efflux médicamenteux.
Les staphylocoques résistants à la méticilline (SRM) sont résistants à tous les antibiotiques bêta-lactamines actuellement disponibles, y compris le céfuroxime.
Les Streptococcus pneumoniae résistants à la pénicilline sont également résistants aux céphalosporines telles que le céfuroxime en raison d'une altération des protéines liant la pénicilline.
Les souches de H.
influenzae qui ne produisent pas de bêta-lactamase et sont résistantes à l'ampicilline (souches BLNAR) doivent être considérées comme résistantes au céfuroxime malgré leur apparente sensibilité in vitro.
Les souches d'Enterobacteriaceae, en particulier Klebsiella spp.
et Escherichia coli, qui produisent des BLSE (bêta-lactamases à spectre étendu) peuvent être cliniquement résistantes au traitement par des céphalosporines en dépit de leur apparente sensibilité in vitro.
Il faut donc les considérer comme résistantes.
Seuils de sensibilité
Seuils de sensibilité de l'EUCAST (European Committee on Antimicrobial Susceptibility Testing) :
Germes
Sensibles
Résistants
Enterobacteriaceae1
£ 8 mg/l
> 8 mg/l
Staphylococcus spp.
–*
–*
Streptococcus spp.
(A, B, C, G)
£ 0,5 mg/l
> 0,5 mg/l
Streptococcus pneumoniae
£ 0,5 mg/l
> 1 mg/l
Haemophilus influenzae
£ 1 mg/l
> 2 mg/l
Moraxella catarrhalis
£ 1 mg/l
> 2 mg/l
Indépendamment de l'espèce **
£ 4 mg/l
> 8 mg/l
1 Ce seuil s'applique à une posologie de 1,5 g trois fois par jour et uniquement à E.
coli et Klebsiella spp.
* Déduction de la sensibilité des staphylocoques au céfuroxime à partir de la sensibilité à la méticilline.
Les staphylocoques résistants à la méticilline (oxacilline) sont résistants aux céphalosporines.
** Sur la base de la pharmacocinétique sérique.
Sensibilité
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces.
Il est donc utile de disposer d'information sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères.
Si nécessaire, il est souhaitable d'obtenir un avis spécialisé principalement lorsque l'intérêt du médicament dans certaines infections peut être mis en cause du fait du niveau de prévalence de la résistance locale.
Espèces habituellement sensibles
Aérobies Gram (+)
Staphylococcus aureus (sensible à la méticilline)
Staphylococcus saprophyticus°
Streptococcus agalactiae
Streptococcus pyogenes
Aérobies Gram (-)
Proteus mirabilis
Espèces dont la résistance acquise peut poser des problèmes
Aérobies Gram (+)
Staphylococcus epidermidis +
Staphylococcus haemolyticus +
Staphylococcus hominis +
Streptococcus pneumoniae +,3
Aérobies Gram (-)
Citrobacter freundii +
Citrobacter koseri +
Enterobacter aerogenes +
Enterobacter cloacae +
Escherichia coli
Haemophilus influenzae
Klebsiella oxytoca
Klebsiella pneumoniae +
Moraxella catarrhalis
Germes résistants par nature
Aérobies Gram (+)
Enterococcus spp.
Listeria monocytogenes
Staphylococcus aureus (résistant à la méticilline) (1), (2)
Staphylococcus epidermidis (résistant à la méticilline)
Aérobies Gram (-)
Acinetobacter baumannii
Burkholderia cepacia
Campylobacter spp.
Morganella morganii
Proteus vulgaris
Pseudomonas aeruginosa
Serratia spp.
Stenotrophomonas maltophilia
Anaérobies
Bacteroides spp.
Clostridium difficile
Autres
Chlamydia spp.
Chlamydophila spp.
Legionella spp.
Mycobacterium spp.
Mycoplasma spp.
Ces données valent pour l'Allemagne (mars 2007) : Au moment de la publication du tableau, il n'existait pas de données actualisées.
D'après la littérature, les manuels classiques et les recommandations thérapeutiques, on peut penser que ces germes sont sensibles.
La prévalence des résistances bactériennes est > 50% dans au moins un pays/une région d'Europe.
En France, la fréquence de la résistance à la méticilline est d'environ 30 à 50% pour tous les staphylocoques et ce phénomène est généralement observé en milieu hospitalier.
Les Staphylococcus résistants à la méticilline sont résistants aux autres bêta-lactamines.
Les Staphylococcus résistants à la penicilline sont toujours résistants au céfuroxime.