Antiacnéique local.
Dans l'état actuel de nos connaissances, la pathogénèse de l'acné associe plusieurs facteurs :
· Hypersécrétion séborrhéique (sous la dépendance des androgènes).
· Rétention du sébum, par anomalie de la kératinisation de l'infrainfundibulum du follicule pilosébacé, aboutissant à la formation de comédons et microkystes (éléments sémiologiques essentiels).
· Réaction inflammatoire induite par des germes saprophytes (Propionibacterium acnés, Staphylococcus epidermidis…) et certains composants irritants du sébum aboutissant à la formation de papules inflammatoires, de pustules et de nodules.
Le spectre antibactérien de la clindamycine s'étend à de nombreux germes anaérobies et aérobies. Son intérêt dans le traitement local de l'acné est d'exercer une activité antibactérienne sur Propionibacterium acnes. Son activité antibactérienne est beaucoup moins importante sur Staphylococcus epidermidis et surtout sur Corynebacterium xerosis.
L'activité de la clindamycine a été montrée dans des extraits de comédons provenant de sujets acnéiques. Le taux moyen d'activité antibiotique dans les extraits de comédons représentait 597 microgrammes par gramme de tissu comédon.
SPECTRE D'ACTIVITE ANTIBACTERIENNE
Les concentrations critiques séparent les souches sensibles des souches de sensibilité intermédiaire et ces dernières, des résistantes :
S £ 2 mg/l et R > 2 mg/l
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Ces données ne peuvent apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.
Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en france est connue pour une espèce bactérienne, elle est indiquée dans le tableau ci-dessous :
Catégories
Fréquence de résistance acquise en France (> 10%) (valeurs extrêmes)
ESPÈCES SENSIBLES
Aérobies à Gram positif
Bacillus cereus
?
Corynebacterium diphtheriae
Enterococcus faecium
50 - 70 %
Erysipelothrix
Staphylococcus méti-S
Staphylococcus méti-R *
70 - 80 %
Streptococcus B
Streptococcus non groupable
30 - 40 %
Streptococcus pneumoniae
35 - 70 %
Streptococcus pyogenes
16 - 31 %
Aérobies à Gram négatif
Campylobacter
Anaérobies
Actinomyces
Bacteroides
5 - 30 %
Capnocytophaga
Clostridium (autres que perfringens et difficile)
25 - 35 %
Clostridium perfringens
Eubacterium
Fusobacterium
Gardnerella vaginalis
Mobiluncus
Peptostreptococcus
20 - 30 %
Porphyromonas
Prevotella
Propionibacterium acnes
5 - 15 %
Veillonella
Autres
Chlamydia trachomatis
Leptospires
Mycoplasma hominis
Mycoplasma pneumoniae
Catégories
ESPÈCES RÉSISTANTES
Aérobies à Gram positif
Corynebacterium jeikeium
Entérocoques (autres que Enterococcus faecium)
Listeria
Nocardia asteroïdes
Rhodococcus equi
Aérobies à Gram négatif
Bacilles à Gram négatif non fermentaires
(Acinetobacter, Pseudomonas, . . . )
Branhamella catarrhalis
Entérobactéries
Haemophilus
Legionella
Neisseria
Pasteurella
Anaérobies
Clostridium difficile
Autres
Mycobactéries
Ureaplasma urealyticum
La clindamycine possède une activité in vitro et in vivo sur Toxoplasma gondii.
* La fréquence de résistance à la méticilline est environ de 30 à 50 % de l'ensemble des staphylocoques et se rencontre surtout en milieu hospitalier.
Remarque: ce spectre correspond à celui des formes systémiques de cet antibiotique. Avec les présentations pharmaceutiques locales, les concentrations obtenues in situ sont très supérieures aux concentrations plasmatiques. Quelques incertitudes demeurent sur la cinétique des concentrations in situ, sur les conditions physico-chimiques locales qui peuvent modifier l'activité de l'antibiotique et sur la stabilité du produit in situ.