Indications
Traitement du diabète de l'adulte, de l'adolescent et de l'enfant à partir de 2 ans.
P
Fonctionnement
Classe pharmaco-thérapeutique : médicaments utilisés dans le diabète.
Insulines et analogues pour injection, d'action lente.
Code ATC : A10AE05.
Mécanisme d'action
Levemir est un analogue soluble de l'insuline d'action prolongée utilisé comme une insuline basale.
L'effet hypoglycémiant de Levemir est dû à la liaison de l'insuline aux récepteurs des cellules musculaires et adipeuses facilitant ainsi l'assimilation du glucose et à l'inhibition simultanée de la production hépatique de glucose.
Le profil d'action de Levemir dans le temps est statistiquement significativement moins variable et par conséquent plus prévisible que celui de l'insuline NPH (Neutral Protamine Hagedorn), comme le montrent les Coefficients de Variation (CV) intra-individuels des effets pharmacodynamiques total et maximal, présentés dans le Tableau 1.
Tableau 1.
Variabilité intra-individuelle du profil d'action de Levemir et de l'insuline NPH
Critères d'évaluation pharmacodynamiques
Levemir
CV (%)
Insuline
NPH
CV (%)
ASCVPG,0-24h*
27
68
Vitesse de perfusion du
glucosemax **
23
46
*ASC = Aire sous la courbe **VPG = Vitesse de perfusion du glucose valeur p < 0,001 pour
toutes les comparaisons avec Levemir
L'action prolongée de Levemir résulte d'une forte association des molécules d'insuline détémir entre elles au niveau du site d'injection et de leur liaison à l'albumine par l'intermédiaire de la chaîne latérale de l'acide gras.
L'insuline détémir se distribue plus lentement que l'insuline NPH dans les tissus cibles périphériques.
Tous ces mécanismes de prolongation confèrent à l'insuline détémir un profil d'absorption et d'action plus reproductible que celui de l'insuline NPH.
La durée d'action peut atteindre, selon la dose, 24 heures, laissant la possibilité d'une administration une ou deux fois par jour.
Dans le cas d'une administration deux fois par jour, l'état d'équilibre sera atteint au bout de 2 ou 3 administrations.
Pour des doses comprises entre 0,2 et 0,4 U/kg, Levemir exerce plus de 50 % de son effet maximum dès 3-4 heures et jusqu'à 14 heures environ après l'administration de la dose.
La réponse pharmacodynamique observée (effet maximum, durée d'action et effet général) après injection sous-cutanée est proportionnelle à la dose.
Des études cliniques à long terme ont montré que la variabilité quotidienne de la glycémie à jeun était plus faible au cours du traitement par Levemir qu'avec l'insuline NPH.
Des études chez des patients diabétiques de type 2 traités par une insuline basale en association à des antidiabétiques oraux ont démontré que le contrôle glycémique (HbA1c) obtenu avec Levemir est comparable à celui obtenu avec l'insuline NPH et l'insuline glargine et associé à une moindre prise de poids, voir tableau 2 ci-dessous.
Dans l'étude versus insuline glargine, Levemir pouvait être administrée en une ou deux injections par jour alors que l'insuline glargine était administrée en une injection par jour, 55 % des patients traités par Levemir ont terminé l'étude de 52 semaines avec deux injections par jour.
Tableau 2.
Modifications du poids après traitement par insuline
Durée de l'étude
Levemir une fois par jour
Levemir deux fois par jour
Insuline NPH
Insuline glargine
20 semaines
+0,7 kg
+1,6 kg
26 semaines
+1,2 kg
+2,8 kg
52 semaines
+2,3 kg
+3,7 kg
+4,0 kg
Dans les études en association avec les antidiabétiques oraux, le traitement par Levemir a montré une diminution de 61 à 65 % du risque d'hypoglycémies nocturnes mineures en comparaison à l'insuline NPH.
Une étude clinique randomisée en ouvert a été réalisée chez des patients diabétiques de type 2 insuffisamment contrôlés avec des antidiabétiques oraux.
L'étude a débuté par une période de pré-inclusion de 12 semaines avec du liraglutide + de la metformine, à l'issue de laquelle 61 % des patients avaient atteint une HbA1c < 7 %.
Les 39 % de patients n'étant pas à l'objectif ont été randomisés pour recevoir soit Levemir une fois par jour en ajout, soit pour rester sous l'association liraglutide + metformine pendant 52 semaines.
L'ajout de Levemir a permis d'obtenir une diminution de l'HbA1c de 7,6 % à 7,1 % après 52 semaines.
Il n'y pas eu d'épisodes d'hypoglycémie majeure.
Un épisode d'hypoglycémie majeure est défini comme un épisode au cours duquel le patient n'a pas été capable de se traiter lui-même et si du glucagon ou du glucose en I.
V.
ont été nécessaires.
Voir tableau 3.
Tableau 3.
Données de l'étude clinique - Levemir en ajout de liraglutide + metformine
Semaines étudiées
Groupe randomisé : Levemir + liraglutide + metformine
n = 160
Groupe randomisé : Liraglutide + metformine
n = 149
Valeur de
p
Variation moyenne de l'HbA1c par rapport à l'inclusion (%)
0-26
semaines
-0,51
+0,02
<0,0001
0-52
semaines
-0,50
0,01
<0,0001
Pourcentage de patients ayant atteint un taux d'HbA1c < 7 %
(%)
0-26
semaines
43,1
16,8
<0,0001
0-52
semaines
51,9
21,5
<0,0001
Variation du poids par rapport à l inclusion (kg)
0-26
semaines
-0,16
-0,95
0,0283
0-52
semaines
-0,05
-1,02
0,0416
Episodes d'hypoglycémie mineure (par patient-année)
0-26
semaines
0,224
0,019
0,0075
0-52
semaines
0,228
0,034
0,0011
Des études à long terme chez des patients diabétiques de type 1 traités par un schéma de type basal/bolus montrent que la glycémie à jeun a été améliorée avec Levemir par rapport à l'insuline NPH.
Le contrôle glycémique (HbA1c) obtenu avec Levemir était comparable à celui obtenu avec l'insuline NPH, avec une diminution du risque d'hypoglycémie nocturne sans prise de poids associée.
Dans les études cliniques utilisant un schéma de type basal/bolus, le taux global d'hypoglycémie observé avec Levemir était similaire à celui de l'insuline NPH.
Les analyses des hypoglycémies nocturnes chez les patients diabétiques de type 1 ont montré un risque significativement inférieur d'hypoglycémie nocturne mineure (le patient étant capable de se traiter lui-même, et confirmée par une glycémie capillaire ne dépassant pas 2,8 mmol/l ou, pour la glycémie plasmatique, 3,1 mmol/l) par rapport à l'insuline NPH, alors qu'aucune différence n'a été observée dans le diabète de type 2.
Le développement d'anticorps a été observé avec l'utilisation de Levemir.
Cependant, ceci n'a apparemment pas d'influence sur le contrôle glycémique.
Grossesse
Levemir a été étudié dans une étude clinique contrôlée, randomisée, en ouvert, chez des femmes enceintes diabétiques de type 1 (n = 310) ayant reçu un traitement de type basal-bolus, avec Levemir (n = 152) ou l'insuline NPH (n = 158) comme insuline basale, en association à NovoRapid (voir rubrique Grossesse et allaitement).
La mesure de l'HbA1c à 36 semaines de grossesse (SG) a montré que Levemir était non-inférieur à l'insuline NPH, et que la diminution de l'HbA1c moyenne pendant la grossesse était similaire, voir tableau 4.
Tableau 4.
Contrôle glycémique maternel
Levemir
NPH
Différence/ Odds Ratio/
Rate Ratio IC 95 %
HbA1c moyenne (%) à 36 SG
6,27
6,33
Différence :
-0,06 [-0,21 ; 0,08]
GAJ moyenne à 36 SG (mmol/l)
4,76
5,41
Différence :
-0,65 [-1,19 ; -0,12]
Proportion de patients ayant atteint l'objectif d'HbA1c <= 6 % à la fois à 24 SG et à 36 SG (%)
41 %
32 %
Odds Ratio :
1,36 [0,78 ; 2,37]
Nombre total d'épisodes d'hypoglycémie majeure durant la grossesse (par patient-année)
1,1
1,2
Rate Ratio :
0,82 [0,39 ; 1,75]
Population pédiatrique
L'efficacité et la tolérance de Levemir ont été étudiées pendant une durée de 12 mois, au cours de deux essais cliniques contrôlés randomisés chez des adolescents et des enfants (n = 694 au total) ; une de ces études incluait un total de 82 enfants âgés de 2 à 5 ans.
Les deux études ont démontré que lors d'un traitement basal-bolus, le contrôle glycémique (HbA1c) est comparable entre Levemir et l'insuline NPH, avec une marge de non-infériorité de 0,4 %.
De plus, une moindre prise de poids a été observée sous Levemir par rapport à l'insuline NPH (score DS, poids ajusté en fonction de l'âge et du sexe).
L'étude incluant des enfants à partir de 2 ans a été prolongée de 12 mois (données des 24 mois de traitement) pour évaluer le développement d'anticorps après un traitement à long terme avec Levemir.
Après une augmentation au cours de la première année, les anticorps anti-insuline ont diminué durant la seconde année pour atteindre un niveau légèrement plus élevé que le niveau initial.
Les résultats ont montré que le développement des anticorps n'a pas eu d'effet négatif sur le contrôle glycémique et la dose de Levemir.