Indications
Traitement prophylactique de la crise d'angor d'effort en monothérapie ou en association à d'autres antiangineux.
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Fonctionnement
Classe pharmacothérapeutique : AUTRES VASODILATATEURS EN CARDIOLOGIE,
Code ATC : C01DX16.
Le nicorandil, un ester du nicotinamide, est un nouvel agent vasodilatateur possédant un double mécanisme d'action :
· il active l'ouverture des canaux potassiques.
Cette activation des canaux potassiques provoque une hyperpolarisation des membranes cellulaires vasculaires entraînant un relâchement des muscles de la paroi artérielle et donc une vasodilatation artérielle.
Cette vasodilatation est à l'origine d'une réduction de la post-charge ventriculaire.
· il augmente le taux de GMP cyclique intracellulaire.
Cette action entraîne un relâchement des cellules musculaires lisses, en particulier dans le territoire veineux.
Cet effet pourrait être dû à la présence d'un radical nitré dans la structure du nicorandil.
Cette action entraîne une vasodilatation des territoires veineux induisant une diminution de la précharge ventriculaire.
*Le nicorandil exerce un effet vasodilatateur direct sur les artères coronaires saines et pathologiques sans entraîner de phénomène de vol coronaire.
De plus, la réduction de la pression télédiastolique et de la tension pariétale induit une baisse de la composante extra-vasculaire des résistances coronaires.
De ces actions hémodynamiques résultent une amélioration de l'oxygénation du myocarde et une augmentation du débit sanguin dans les zones myocardiques post-sténotiques.
*Le nicorandil possède une puissante activité spasmolytique démontrée à la fois in vitro et in vivo ; il lève le spasme coronaire induit par la métacholine ou la noradrénaline.
*Le nicorandil n'a pas d'effet direct sur la contractilité myocardique.
*Patients ayant un angor d'effort stable et un risque cardiovasculaire élevé : une étude (IONA), multicentrique randomisée en double aveugle, a comparé chez des patients ayant un angor d'effort stable avec un risque cardiovasculaire élevé, les effets du nicorandil à ceux d'un placebo, administrés en plus du traitement basal de l'angor.
Les patients inclus (hommes de plus de 45 ans ou femmes de plus de 55 ans) devaient avoir un angor stable confirmé, nécessiter au moins un traitement anti-angineux (bêta-bloquants, dérivés nitrés ou antagonistes calciques), et avoir au moins un des critères suivants : antécédents d'infarctus du myocarde ou de pontage aorto-coronarien ou insuffisance coronaire prouvée (par angiographie ou documentée lors d'une épreuve d‘effort) associée à au moins l'un des facteurs de risque suivants : hypertrophie ventriculaire gauche à l'ECG, dysfonction ventriculaire gauche, âge > 65 ans, diabète, hypertension artérielle, ou autre maladie vasculaire documentée (accident vasculaire cérébral constitué ou hospitalisation pour accident vasculaire cérébral transitoire ou artérite oblitérante des membres inférieurs).
Le critère principal était un critère combiné associant les décès coronariens, les infarctus du myocarde non fatals et les hospitalisations non planifiées pour douleur thoracique.
5126 patients ont été randomisés : 2565 patients sous nicorandil à la dose de 10 mg 2 fois par jour, augmentée à 20 mg 2 fois par jour après deux semaines de traitement, et 2561 patients dans le groupe placebo.
Après un suivi moyen de 1,6 ans, le traitement par nicorandil à la dose de 20 mg 2 fois par jour a permis de réduire significativement le critère combiné comportant décès coronariens, infarctus du myocarde non fatals et/ou d'hospitalisations pour douleurs thoraciques : 13,1% événements versus 15,5% (p = 0,014), soit 24 événements évités pour 1 000 patients traités pendant 1,6 ans (médiane).