Indications
La rifampicine est indiquée, seule, dans les cas suivants :
Sous forme orale
Tuberculose sous toutes ses formes
Traitement en polythérapie:
Tuberculose pulmonaire de 1ère atteinte ou rechute.
Tuberculoses extrapulmonaires: méningite tuberculeuse, tuberculose uro-génitale, ostéo-articulaire, ganglionnaire, des séreuses, digestives, hépato-splénique, cutanée, etc.
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Chimioprophylaxie en bi ou mono-thérapie:
Virages isolés des réactions cutanées tuberculiniques.
Sujets à réactions tuberculiniques négatives, en contact avec des tuberculeux bacillaires.
Patients immuno-déprimés en présence d'un contact avec des tuberculeux bacillaires ou susceptibles d'un réveil tuberculeux.
Autres infections à mycobactéries sensibles
Lèpre dans le cadre de la polythérapie
Brucellose
Infections graves, traitées en milieu hospitalier à germes Gram + (staphylocoques, entérocoques) ou à germes Gram - sensibles.
Prophylaxie des méningites à méningocoque
Le but est d'éradiquer le germe (Neisseria meningitidis) du nasopharynx.
La rifampicine n'est pas un traitement de la méningite à méningocoque.
Elle est préconisée en prophylaxie chez deux types de personnes:
le malade après son traitement curatif et avant sa réintégration en collectivité,
les sujets ayant été exposés aux sécrétions oropharyngées du malade dans les dix jours précédant son hospitalisation.
La décision de traiter l'ensemble des membres d'une collectivité, en particulier les enfants, doit tenir compte des risques «d'exposition».
Cette prescription doit être rigoureuse afin de limiter les effets secondaires de la rifampicine et la possibilité d'apparition de souche résistante (1 à 10 % dans certaines études après traitement prophylactique)
Sous forme injectable
Tuberculose et autres infections à mycobactéries sensibles, particulièrement chez les malades en situation critique atteints de formes sévères de la maladie ou pour lesquels la voie orale est impossible ou inadaptée (troubles de la conscience ou troubles digestifs gênant l'absorption du produit par voie orale).
Infections graves dues aux germes suivants, soit après échec de la thérapeutique habituelle utilisée contre les germes en cause, soit du fait de sa résistance aux autres antibiotiques:
Staphylocoques (aureus, epidermidis, souches polyrésistantes),
Entérocoques (faecalis, faecium),
Bacilles Gram négatif dont la sensibilité à la rifampicine a été vérifiée.
La rifampicine est indiquée, en bithérapie avec l’isoniazide et en trithérapie avec l’isoniazide plus pyrazinamide, dans le traitement de toutes le formes de tuberculose notamment la tuberculose pulmonaire.
Fonctionnement
La rifampicine est un antibiotique de la famille des rifamycines.
Son mode d’action passe par le blocage de la production d’ARN messager des bactéries, qui est une copie de l’ADN servant à synthèse des cellules.
Elle a une action antibactérienne que la bactérie soit à l’intérieur ou à l’extérieur des cellules.
La rifampicine a également une forte action d’inducteur enzymatique ce qui aboutit à la dégradation plus rapide de certains médicaments qui peuvent, en cas de traitement concomitant, être inefficaces (exemple : contraceptifs oraux).
Spectre d’activité antibactérienne
Lorsque différents antibiotiques sont testés sur des bactéries, on obtient des concentrations critiques d’antibiotiques qui séparent les souches en trois catégories (sensibles, intermédiaires et résistantes à l’antibiotique) et ainsi donne le spectre d’action du traitement.
Dans le cas de ce traitement, les concentrations critiques sont :
Pour Staphylococcus spp
Souches sensibles : concentrations < 0.
5 mg/l
Souches intermédiaires : concentrations entre 0.
5 mg/l et 16 mg/l
Souches résistantes : concentrations > 16 mg/l
Pour les autres bactéries
Souches sensibles : concentrations < 4 mg/l
Souches intermédiaires : concentrations entre 4 mg/l et 16 mg/l
Souches résistantes : concentrations > 16 mg/l
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces.
Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères.
Ces données ne peuvent apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.
Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en France est connue pour une espèce bactérienne, elle est indiquée ci-dessous entre parenthèse :
Espèces sensibles
Aérobies à Gram positif
Bacillus anthracis
Listeria monocytogenes
Rhodococcus equi
Staphylococcus aureus méti-S
Staphylococcus méti-R (2 - 30 %)
Staphylococcus à coagulase négative (0 – 25%)
Streptococcus A, B, C, G
Streptococcus pneumoniae
Streptococcus viridans ou non groupables
Aérobies à Gram négatif
Branhamella catarrhalis
Brucella
Haemophilus ducreyi
Haemophilus influenzae
Neisseria gonorrhoeae
Neisseria meningitidis
Pasteurella
Anaérobies
Bacteroides
Clostridium difficile
Clostridium perfringens
Fusobacterium
Peptostreptococcus
Propionibacterium acnes
Autres
Chlamydia trachomatis
Chlamydia psittaci
Coxiella burnetii
Legionella
Mycobacterium africanum
Mycobacterium bovis
Mycobacterium bovis BCG
Mycobacterium kansasii
Mycobacterium tuberculosis
Espèces intermédiaires
Aérobies à Gram positif
Entérocoques
Espèces résistantes
Aérobies à Gram positif
Entérobactéries
Pseudomonas
Autres
Mycobactéries atypiques (sauf Mycobacterium kansasii)