Indications
Chez l'enfant
· Traitement de l'hyperaldostéronisme primaire.
· Hyperaldostéronisme réactionnel à un traitement diurétique efficace.
· Hypertension artérielle essentielle.
· Etats oedémateux pouvant s'accompagner d'un hyperaldostéronisme secondaire :
o oedème et ascite de l'insuffisance cardiaque,
o ascite cirrhotique,
o syndrome néphrotique.
· Thérapeutique adjuvante de la myasthénie : dans cette indication, la spironolactone est une médication permettant de maintenir le capital potassique et de diminuer les besoins exagérés de potassium.
Chez l'adulte
Traitement de l'insuffisance cardiaque stade III ou IV selon la classification de la NYHA (fraction d'éjection systolique <= 35 %), en association avec un traitement comprenant un diurétique de l'anse, un inhibiteur de l'enzyme de conversion, et un digitalique dans la majorité des cas.
Le traitement par Spironolactone Pfizer 25 mg au long cours associé au traitement de fond ci-dessus a significativement amélioré la survie dans l'étude Rales (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Fonctionnement
Classe pharmacothérapeutique : DIURETIQUE EPARGNEUR POTASSIQUE.
Code ATC : C03DA01 : système cardio-vasculaire
La spironolactone est un diurétique épargneur de potassium, antagoniste de l'aldostérone.
Une étude (RALES) multicentrique randomisée en double insu a comparé la spironolactone au placebo dans une population d'insuffisants cardiaques sévères en classe III de la NYHA (70,5 %) ou IV (29 %) par dysfonction systolique (fraction d'éjection < 35 %), traités conjointement par un diurétique de l'anse, un inhibiteur de l'enzyme de conversion et un digitalique dans la majorité des cas.
Seulement 15 % d'entre eux recevaient un traitement bêta-bloquant.
Le critère principal était la mortalité totale.
1663 patients (âge moyen 65 ans) ont été randomisés (822 sous spironolactone et 841 sous placebo).
L'étude a été prématurément arrêtée au vu des résultats d'une analyse intermédiaire, qui a mis en évidence un effet bénéfique du traitement par spironolactone après 2 ans de suivi.
284 (34.
5 %) décès ont été observés dans le groupe spironolactone par rapport à 386 (45.
9%) décès dans le groupe placebo (p < 0.
001) : le traitement de 1000 patients par spironolactone pendant 2 ans permet d'éviter 113 [70,152] décès, soit une réduction de la mortalité globale de 30%.
Cette différence s'explique essentiellement par une diminution significative des décès d'origine cardiaque, 226 (27.
5 %) au lieu de 314 (37.
3 %), soit une réduction de 31%, notamment par aggravation de l'insuffisance cardiaque (15.
5 % vs 22.
5 %, soit une réduction de 36%), ou dans une moindre mesure par mort subite (10.
0 % vs 13.
1 %, soit une réduction de 29%).
Une diminution significative des hospitalisations pour insuffisance cardiaque a également été observée, ainsi qu'une amélioration significative de l'état fonctionnel selon la classification de la NYHA.