Indications
· Hypertension artérielle.
· Post-infarctus du myocarde: prévention secondaire après infarctus du myocarde, chez les patients avec dysfonction ventriculaire gauche (correspondant à une fraction d'éjection <=35 %) avec ou sans signes d'insuffisance cardiaque, se traduisant par:
o réduction de la mortalité totale,
o réduction de l'évolution vers l'insuffisance sévère ou réfractaire.
Le traitement d'un groupe de 876 patients durant 24 à 50 mois a permis d'éviter le décès de 65 patients (soit 7,4 %) voir étude TRACE rubrique Propriétés pharmacodynamiques.
Fonctionnement
Classe pharmacothérapeutique : INHIBITEURS DE L'ENZYME DE CONVERSION (IEC) NON ASSOCIES.
Code ATC : C09AA10.
- Le trandolapril est une prodrogue dont l'hydrolyse, rapide et non spécifique, conduit à un puissant métabolite actif, à longue durée d'action, le trandolaprilate (les autres métabolites sont inactifs), qui se comporte comme un inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) actif par voie orale, sans groupement thiol.
Outre une inhibition de l'ACE plasmatique, on a pu démontrer expérimentalement que le trandolapril inhibe l'ACE tissulaire (en particulier, vasculaire, cardiaque et surrénalienne).
La signification clinique de l'inhibition de l'ACE tissulaire n'a pas été établie dans l'espèce humaine.
- L'enzyme de conversion de l'angiotensine est une peptidyl-dipeptidase qui catalyse la transformation de l'angiotensine I en angiotensine II vasoconstrictive et qui favorise le métabolisme de la bradykinine en fragments inactifs.
- De faibles doses de trandolapril induisent une puissante inhibition de l'ACE qui diminue la production d'angiotensine II, diminue la sécrétion d'aldostérone et augmente l'activité rénine plasmatique en inhibant le rétrocontrôle négatif.
- Le trandolapril module donc le système rénine/angiotensine/aldostérone qui joue un rôle significatif dans la régulation du volume sanguin et de la pression artérielle.
- L'inhibition de la dégradation de la bradykinine, la libération de prostaglandines et la diminution de l'activité du système nerveux sympathique sont d'autres mécanismes d'action susceptibles de jouer un rôle important dans l'activité vasodilatatrice des IEC.
- Les propriétés du trandolapril expliquent les résultats obtenus concernant la régression de l'hypertrophie cardiaque avec amélioration de la fonction diastolique et amélioration de la compliance artérielle dans l'espèce humaine.
De plus, une diminution de l'hypertrophie vasculaire a été démontrée chez l'animal.
- La diminution des résistances périphériques induite par le trandolapril ne s'accompagne pas de rétention hydrosodée ni de tachycardie.
- Chez les patients hypertendus, le trandolapril diminue la pression artérielle systolique et diastolique.
Le trandolapril exerce une activité antihypertensive indépendante du taux de rénine plasmatique.
- Chez l'homme, l'effet antihypertenseur du trandolapril apparaît 1 heure environ après l'administration et persiste pendant 24 heures au moins, permettant ainsi une seule prise quotidienne.
Le trandolapril ne modifie pas le rythme circadien (sur 24 heures) de la pression artérielle.
- Chez les patients répondeurs, la normalisation tensionnelle intervient au bout de 3 semaines à 1 mois de traitement, et se maintient sans échappement.
L'arrêt du traitement ne s'accompagne pas d'un effet rebond de l'hypertension artérielle.
Un traitement par trandolapril s'accompagne d'une amélioration du score de qualité de vie.
- L'association à un diurétique ou un inhibiteur calcique potentialise l'effet antihypertenseur du trandolapril.
- Une étude clinique multicentrique, contrôlée versus placebo, a été réalisée chez des patients présentant une insuffisance ventriculaire gauche après un infarctus aigu du myocarde.
Un total de 1749 patients ont été randomisés et on reçu soit un placebo, soit du trandolapril dès le troisième jour suivant un infarctus aigu du myocarde, ils ont été suivis pendant au moins 24 mois.
- Le traitement par le trandolapril a entraîné une diminution de 22% de la mortalité globale, une diminution de 25% de la mortalité cardiovasculaire, une diminution de 24% du risque de mort subite, une diminution de 29% de la fréquence de l'insuffisance cardiaque sévère ou réfractaire et une diminution de 14% de la récidive de l'infarctus du myocarde.
- Par rapport au placebo, les patients du groupe trandolapril ont présenté significativement moins de symptômes cliniques d'insuffisance cardiaque, d'oedèmes périphériques, de dyspnée, d'orthopnée, de dyspnée paroxystique nocturne et de fatigue.