Indications
CHAMPIX est indiqué dans le sevrage tabagique chez l'adulte.
a
Fonctionnement
Classe pharmacothérapeutique : AUTRES MEDICAMENTS DU SYSTEME NERVEUX ; Médicaments utilisés dans la dépendance à la nicotine code ATC : N07BA03
Mécanisme d'actionLa varénicline se lie avec une affinité et une sélectivité élevées aux récepteurs nicotiniques neuronaux à l'acétylcholine alpha4béta2, sur lesquels elle agit comme agoniste partiel, c'est-à-dire comme un composé ayant à la fois une activité agoniste, avec une efficacité intrinsèque plus faible que la nicotine, et une activité antagoniste en présence de nicotine.
Les études électrophysiologiques in vitro et neurochimiques in vivo ont montré que la varénicline se lie aux récepteurs nicotiniques neuronaux à l'acétylcholine alpha4béta2 et stimule l'activité médiée par ces récepteurs, mais à un niveau significativement plus faible que la nicotine.
La nicotine est en compétition pour le même site de liaison humain alpha4béta2 nAChR pour lequel la varénicline a une plus grande affinité.
Par conséquent, la varénicline peut bloquer efficacement la capacité de la nicotine à activer complètement les récepteurs alpha4béta2 et la voie dopaminergique mésolimbique, qui est le mécanisme neuronal sous-jacent au renforcement et à la récompense ressentis lors du tabagisme.
La varénicline est hautement sélective et se lie de manière plus puissante au sous-type de récepteurs alpha4béta2 (Ki = 0,15 nM) qu'aux autres récepteurs nicotiniques courants (alpha3béta4 Ki = 84 nM, alpha7 Ki = 620 nM, alpha1bétagammadelta Ki = 3400 nM) ou qu'aux récepteurs et transporteurs non nicotiniques (Ki > 1 µM, excepté pour les récepteurs 5-HT3 : Ki = 350 nM).
Effets pharmacodynamiquesL'efficacité de CHAMPIX dans le sevrage tabagique est le résultat d'une activité agoniste partielle de la varénicline au niveau du récepteur nicotinique alpha4béta2 où sa liaison produit un effet suffisant pour soulager les symptômes de besoin impérieux et de manque (activité agoniste), tout en entraînant simultanément une réduction des effets de récompense et de renforcement du tabagisme en empêchant la liaison de la nicotine aux récepteurs a4béta2 (activité antagoniste).
Efficacité et sécurité clinique
L'efficacité de CHAMPIX dans le sevrage tabagique a été démontrée dans 3 essais cliniques impliquant des fumeurs chroniques (>= 10 cigarettes par jour).
2619 patients ont reçu CHAMPIX à la dose d'1 mg deux fois par jour (avec une phase d'augmentation posologique durant la première semaine), 669 patients ont reçu du bupropion à la dose de 150 mg deux fois par jour (également avec une phase d'augmentation posologique) et 684 patients ont reçu un placebo.
Etudes cliniques comparatives
Deux essais cliniques identiques, en double aveugle, ont comparé de manière prospective l'efficacité de CHAMPIX (1 mg deux fois par jour), du bupropion à libération prolongée (150 mg deux fois par jour) et d'un placebo dans le sevrage tabagique.
Dans ces études d'une durée de 52 semaines, les patients ont reçu un traitement pendant une période de 12 semaines, suivie d'une phase sans traitement de 40 semaines.
Le critère principal d'évaluation des deux études était le taux d'arrêt continu sur 4 semaines (TAC-4S), de la Semaine 9 jusqu'à la Semaine 12, confirmé par la mesure du monoxyde de carbone (CO).
L'analyse du critère principal d'évaluation a démontré la supériorité statistique de CHAMPIX au bupropion et au placebo.
Après la phase sans traitement de 40 semaines, le principal critère secondaire d'évaluation pour les deux études était le taux d'abstinence continue (AC) à la Semaine 52.
Le taux d'AC a été défini comme la proportion de l'ensemble des sujets traités qui n'a pas fumé (pas même une bouffée de cigarette) entre la Semaine 9 et la Semaine 52 et qui n'a pas eu une mesure du CO expiré >= 10 ppm.
Le TAC-4S (Semaines 9 à 12) et le taux d'AC (Semaines 9 à 52) observés dans les Etudes 1 et 2 sont présentés dans le tableau suivant :
Etude 1 (n = 1022)
Etude 2 (n = 1023)
TAC-4S
AC Sem.
9-52
TAC-4S
AC Sem.
9-52
CHAMPIX
44,4%
22,1%
44,0%
23,0%
Bupropion
29,5%
16,4%
30,0%
15,0%
Placebo
17,7%
8,4%
17,7%
10,3%
Odds ratio CHAMPIX vs placebo
3,91
p<0,0001
3,13
p<0,0001
3,85
p<0,0001
2,66
p<0,0001
Odds ratio
CHAMPIX vs bupropion
1,96
p<0,0001
1,45
p=0,0640
1,89
p<0,0001
1,72
p=0,0062
Effets rapportés par le patient sur le besoin impérieux de fumer, le manque et le renforcement du tabagisme
Dans les Etudes 1 et 2 pendant la phase de traitement, le besoin impérieux de fumer et le manque ont été significativement réduits chez les patients randomisés sous CHAMPIX par rapport au placebo.
CHAMPIX a également réduit de manière significative les effets de renforcement du tabagisme qui peuvent perpétuer le comportement tabagique chez les patients qui fument au cours du traitement par rapport au placebo.
Les effets de la varénicline sur le besoin impérieux de fumer, le manque et le renforcement du tabagisme n'ont pas été mesurés durant la phase de suivi sans traitement à long terme.
Etude sur le maintien de l'abstinence
La troisième étude a évalué le bénéfice d'un traitement supplémentaire de 12 semaines par CHAMPIX sur le maintien de l'abstinence.
Les patients de cette étude (n = 1927) ont reçu CHAMPIX à la dose d'1 mg deux fois par jour en ouvert pendant 12 semaines.
Les patients qui avaient arrêté de fumer à la Semaine 12 ont ensuite été randomisés pour recevoir soit CHAMPIX (1 mg deux fois par jour) soit un placebo pendant 12 semaines supplémentaires pour une durée totale de l'étude de 52 semaines.
Le critère d'évaluation primaire de l'étude était le taux d'abstinence continue confirmé par la mesure du CO de la Semaine 13 à la Semaine 24 dans la phase de traitement en double aveugle.
Le principal critère secondaire d'évaluation était le taux d'abstinence continue (AC) de la Semaine 13 à la Semaine 52.
Cette étude a démontré le bénéfice d'un traitement supplémentaire de 12 semaines par CHAMPIX à la dose d'1 mg deux fois par jour pour le maintien du sevrage tabagique par rapport au placebo.
L'odd ratio de maintien de l'abstinence à la Semaine 24, après un traitement supplémentaire de 12 semaines par CHAMPIX, était équivalent à 2,47 fois l'odd ratio enregistré pour le placebo (p < 0,0001).
La supériorité par rapport au placebo en ce qui concerne le taux d'AC s'est maintenue jusqu'à la Semaine 52 (odd ratio = 1,35, p = 0,0126).
Les principaux résultats sont résumés dans le tableau suivant :
CHAMPIX
n = 602
Placebo
n = 604
Différence
(IC 95%)
Odds ratio
(IC 95%)
AC Sem.
13-24
70,6 %
49,8 %
20,8%
(15,4% - 26,2%)
2,47
(1,95 - 3,15)
AC Sem.
13-52
44,0 %
37,1 %
6,9%
(1,4% - 12,5%)
1,35
(1,07 - 1,70)
L'expérience clinique actuellement limitée de CHAMPIX dans la population noire ne permet pas de déterminer l'efficacité clinique dans cette population.
Date d'arrêt flexible entre les semaines 1 et 5
L'efficacité et la sécurité de la varénicline ont été évaluées chez des fumeurs qui avaient une date d'arrêt flexible située entre les semaines 1 et 5 de traitement.
Dans cette étude de 24 semaines, les patients ont reçu 12 semaines de traitement suivies de 12 semaines sans traitement.
Les TAC sur 4 semaines (semaines 9-12) observés pour la varénicline et le placebo étaient respectivement de 53, 9% et 19,4% (différence=34,5%, 95% IC: 27,0% - 42,0%) et les taux d'AC des semaines 9 à 24 étaient de 35,2% (varénicline) contre 12,7% (placebo) (différence=22,5%, 95% IC: 15,8% - 29,1%).
Les patients qui ne désirent pas ou qui ne sont pas en mesure de fixer une date d'arrêt cible au cours des semaines 1 et 2 pourront commencer le traitement et choisir ensuite leur propre date d'arrêt dans les 5 semaines après le début du traitement.
Sujets présentant une pathologie cardiovasculaire :
CHAMPIX a été évalué dans une étude randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo chez des sujets ayant une maladie cardiovasculaire stable (autre que l'hypertension ou en plus d'une hypertension) qui avait été diagnostiquée depuis plus de 2 mois.
Les sujets ont été randomisés pour recevoir CHAMPIX 1 mg deux fois par jour (n=353) ou le placebo (n=350) pendant 12 semaines et ont ensuite été suivis pendant 40 semaines après le traitement.
Le taux d'arrêt continu sur 4 semaines pour la varénicline et le placebo étaient respectivement de 47.
3 % et 1Contre-indications %, et l'abstinence continue de la semaine 9 jusqu'à la semaine 52 était de 19.
8 % (varénicline) contre 7.
4 % (placebo).
Les cas de décès et les événements cardiovasculaires graves ont été évalués en aveugle par un comité.
Les événements évalués suivants ont été rapportés avec une fréquence >=1 % dans chaque groupe de traitement pendant le traitement (ou dans les 30 jours suivant l'arrêt du traitement) : infarctus du myocarde non fatal (1.
1 % contre 0.
3 % pour CHAMPIX et le placebo, respectivement) et hospitalisation pour angine de poitrine (0.
6 % contre 1.
1 %).
Pendant la période de suivi après le traitement jusqu'à la semaine 52, les événements évalués ont inclus un besoin de revascularisation coronarienne (2.
0 % contre 0.
6 %), une hospitalisation pour angine de poitrine (1.
7 % contre 1.
1 %) et une maladie vasculaire périphérique (MVP) nouvellement diagnostiquée ou une admission pour une intervention dans le cadre d'une MVP (1.
4 % contre 0.
6 %).
Certains des patients nécessitant une revascularisation coronarienne ont subi l'intervention dans le cadre de la prise en charge d'un infarctus du myocarde non fatal et d'une hospitalisation pour angine de poitrine.
Le décès d'origine cardiovasculaire est survenu chez 0.
3 % des patients dans le bras CHAMPIX et chez 0.
6 % des patients dans le bras placebo pour la durée de l'étude de 52 semaines.
Sujets atteints de broncho pneumopathie chronique obstructive (BPCO) légère à modérée : L'efficacité et la sécurité de CHAMPIX (1 mg deux fois par jour) dans le sevrage tabagique chez les sujets atteints de BPCO légère à modérée, ont été démontrées dans une étude clinique randomisée en double aveugle contrôlée contre placebo.
Dans cette étude de 52 semaines, les patients ont reçu le traitement pendant 12 semaines, prolongées d'une phase de suivi de 40 semaines sans traitement.
Le critère principal d'évaluation de l'étude était le taux d'arrêt continu sur 4 semaines (TAC-4S), de la semaine 9 jusqu'à la semaine 12 confirmé par la mesure du monoxyde de carbone (CO) et un critère secondaire clé d'évaluation était l'abstinence continue (AC) de la semaine 9 jusqu'à la semaine 52.
Le profil de sécurité de la varénicline a été comparable à celui observé dans les études cliniques menées dans la population générale, y compris la sécurité pulmonaire.
Les résultats du TAC-4S (semaines 9 à 12) et le taux d'AC (semaines 9 à 52) sont indiqués dans le tableau suivant :
TAC-4S
AC S 9-52
CHAMPIX, (n = 248)
42,3%
18,5%
Placebo, (n = 251)
8,8%
5,6%
Odds ratio
(CHAMPIX vs Placebo)
8,40
p<0,0001
4,04
p<0,0001
Étude chez des patients présentant une schizophrénie stable ou un trouble schizoaffectif stable :
La sécurité d'emploi et la tolérance de la varénicline ont été évaluées lors d'une étude en double aveugle conduite chez 128 fumeurs présentant une schizophrénie stable ou un trouble schizoaffectif stable, sous traitement antipsychotique, randomisés selon un rapport de 2/1 vers la varénicline (1 mg deux fois par jour) ou le placebo pendant 12 semaines, puis un suivi sans traitement de 12 semaines.
Les événements indésirables les plus fréquents chez les patients recevant la varénicline étaient des nausées (23,8 % vs.
14,0 % avec le placebo), des maux de tête (10,7 % vs.
18,6 % avec le placebo) et des vomissements (10,7 % vs.
9,3 % avec le placebo).
Parmi les événements indésirables neuropsychiatriques rapportés, l'insomnie était le seul événement dont la fréquence dans l'un ou l'autre groupe de traitement était >= 5 %, mais plus élevée dans le groupe varénicline que dans le groupe placebo (9,5 % vs.
4,7 %).
Dans l'ensemble, quel que soit le groupe de traitement, il n'y a pas eu d'aggravation de la schizophrénie selon les mesures des échelles psychiatriques et il n'y a pas eu de changement global des signes extrapyramidaux.
Comparativement au groupe placebo, une plus grande proportion de sujets du groupe varénicline a signalé des idées ou un comportement suicidaires avant le recrutement (antécédents globaux) et après la fin de la période de traitement actif (du Jour 33 au Jour 85 après la dernière dose de traitement).
Au cours de la période de traitement actif, l'incidence des événements à tendance suicidaire était similaire entre le groupe traité par varénicline et le groupe recevant le placebo (11 % vs.
9,3 % respectivement).
Le pourcentage de patients présentant des événements à tendance suicidaire lors de la phase de traitement actif, comparativement à la phase post-traitement, était inchangé dans le groupe varénicline ; dans le groupe placebo, ce pourcentage était plus faible lors de la phase post-traitement.
Il n'y a eu aucun suicide avéré ; cependant, une tentative de suicide a été commise dans le groupe varénicline par un patient dont les antécédents globaux comportaient plusieurs tentatives similaires.
Les données limitées issues de cette unique étude sur l'arrêt du tabac ne sont pas suffisantes pour permettre de conclure définitivement sur la sécurité d'emploi de la varénicline chez les patients atteints de schizophrénie ou d'un trouble schizoaffectif.