Fonctionnement
Groupe pharmacothérapeutique : diazépines, oxazépines et thiazépines, ATC code N05A H03.
L'olanzapine est un agent antipsychotique, un traitement antimaniaque et thymorégulateur avec un
large profil pharmacologique sur un certain nombre de récepteurs.
Dans les études précliniques, l'olanzapine a montré une affinité pour certains récepteurs
(Ki < 100 nM) tels que les récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A/2C, 5-HT3, 5-HT6, dopaminergiques
D1, D2, D3, D4, D5, muscariniques cholinergiques M1-M5, 1 adrénergiques et histaminiques H1. Des
études de comportement chez l'animal ont montré un antagonisme des systèmes 5-HT,
dopaminergiques et cholinergiques, ce qui confirme le profil de liaison aux récepteurs. Il a été
démontré dans des études in vitro que l'olanzapine avait une plus grande affinité pour les récepteurs
sérotoninergiques 5-HT2 que pour les récepteurs dopaminergiques D2, et une plus grande activité in
vivo sur les modèles 5-HT2 par rapport aux modèles D2. Il a été démontré par des études
électrophysiologiques que l'olanzapine réduit de façon sélective la transmission au niveau des
neurones dopaminergiques du système mésolimbique (A10) alors que l'effet observé sur le système
striatal (A9) impliqué dans l'activité motrice est limité. L'olanzapine réduit la réponse d'évitement
conditionné, test qui peut indiquer une activité antipsychotique, à des doses inférieures à celles
responsables d'induction de catalepsie, effet qui peut indiquer la survenue d'effets indésirables
moteurs. Contrairement à d'autres agents antipsychotiques, l'olanzapine augmente la réponse à un test
d'“anxiolyse”.
Dans une étude de tomographie par émission de positron (PET) chez le volontaire sain utilisant une
dose orale unique (10 mg), l'olanzapine a entraîné une occupation des récepteurs 5-HT2A supérieure à
celle des récepteurs D2. De plus, une étude d'imagerie en tomographie par émission monophotonique
(SPECT) chez des patients schizophrènes a mis en évidence une occupation du système striatal D2
plus faible chez les patients répondant à l'olanzapine que chez les patients répondant à d'autres
antipsychotiques et à la risperidone, et comparable à celle observée chez des patients répondant à la
clozapine.
Dans les deux études versus placebo et dans deux études sur trois réalisées versus produits de
référence chez 2900 patients schizophrènes présentant à la fois une symptomatologie positive et
négative, l'olanzapine a été associée à une amélioration de la symptomatologie positive et négative
statistiquement plus importante que celles observées sous placebo ou sous produits de référence.
Dans un essai international comparatif en double aveugle ayant inclus 1481 patients présentant des
troubles schizophréniques ou schizoaffectifs ou apparentés, associés à des symptômes dépressifs
d'intensités variables (score initial à l'échelle de dépression de Montgomery et Asberg de 16,6), une
analyse prospective dont un critère secondaire de jugement était l'évolution de la symptomatologie
dépressive avant - après traitement a mis en évidence une amélioration statistiquement plus importante
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(p = 0,001) dans le groupe de traitement olanzapine (- 6.0) que dans le groupe de traitement
halopéridol (-3,1).
Chez les patients présentant un épisode maniaque ou mixte dans le cadre de troubles bipolaires,
l'olanzapine a montré une efficacité supérieure à celle du placebo et du valproate monosodique sur la
réduction des symptômes maniaques sur 3 semaines. L'olanzapine a également montré des résultats
d'efficacité comparables à l'halopéridol en termes de proportion de patients en rémission des
symptômes maniaques et dépressifs à 6 et 12 semaines. Dans une étude chez des patients traités par le
lithium ou le valproate depuis au moins deux semaines, l'introduction de 10 mg d'olanzapine (en
association avec le lithium ou le valproate), a entraîné après 6 semaines, une réduction des symptômes
maniaques supérieure à celle observée chez les patients traités par le lithium ou le valproate en
monothérapie.
Dans le cadre de l'évaluation de la prévention des récidives dans le trouble bipolaire, une étude
randomisée versus placebo évaluant l'efficacité d'un traitement de 12 mois par olanzapine, a été
menée chez des patients ayant atteint la rémission d'un épisode maniaque après un traitement par
olanzapine. Une différence significative en faveur du groupe olanzapine par rapport au groupe placebo
a été observée pour le critère principal d'évaluation de la récidive dans le trouble bipolaire. Pour les
critères d'évaluation d'une récidive maniaque et d'une récidive dépressive une différence significative
en faveur du groupe olanzapine par rapport au groupe placebo a également été observée.
Une deuxième étude randomisée évaluant la non infériorité à 12 mois de l'olanzapine versus le lithium
dans la prévention des récidives, chez des patients ayant atteint la rémission d'un épisode maniaque,
après un traitement associant l'olanzapine avec le lithium, a été menée. L'olanzapine s'est montrée
statistiquement non-inférieure au lithium sur le taux de récidive, critère principal de l'étude
(olanzapine 30,0 %, lithium 38,3 %; p=0,055).
Dans une étude comparative à 18 mois chez des patients présentant un épisode maniaque ou mixte
stabilisés après un traitement associant l'olanzapine avec un thymorégulateur (lithium ou valproate), le
groupe associant l'olanzapine avec un thymorégulateur (lithium ou valproate) ne présentait pas une
supériorité statistiquement significative par rapport au groupe traité par un thymorégulateur (lithium
ou valproate) seul dans le délai de survenue d'une récidive syndromique.
Population pédiatrique
Les données disponibles chez les adolescents (âgés de 13 à 17 ans) sont limitées à des données
d'efficacité à court terme dans la schizophrénie (6 semaines) et la manie associée à des troubles
bipolaires de type I (3 semaines), impliquant moins de 200 adolescents. L'olanzapine a été utilisée à
une dose flexible démarrant à 2,5 mg et allant jusqu'à 20 mg par jour. Durant le traitement par
l'olanzapine, les adolescents ont pris de manière significative plus de poids comparativement aux
adultes. L'ampleur des modifications des taux à jeun de cholestérol total, de triglycérides, de
cholestérol LDL et de prolactine (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Effets indésirables) était plus importante chez les adolescents
que chez les adultes. Il n'y a pas de données sur le traitement de maintien et les données sur la sécurité
au long terme sont limitées (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Effets indésirables).
Indications
Adultes
L'olanzapine est indiquée dans le traitement de la schizophrénie.
Chez les patients ayant initialement répondu au traitement, l'olanzapine a démontré son efficacité à maintenir cette amélioration clinique au long cours.
L'olanzapine est indiquée dans le traitement des épisodes maniaques modérés à sévères.
L'olanzapine est indiquée dans la prévention des récidives chez les patients présentant un trouble bipolaire, ayant déjà répondu au traitement par l'olanzapine lors d'un épisode maniaque (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
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